Extrait d'une interview au sujet de la Papeterie Neveu
Aujourd’hui située (à l'époque de l'interview) au 204 rue Aristide-Briand, la papeterie Neveu a été située à d’autres adresses et on a aussi longtemps connu, parallèlement, l’imprimerie Neveu. Explorons l’histoire de cette affaire familiale... et heureuse de l’être !
Jacqueline Aubin apporte aujourd’hui son concours à titre gracieux à ses fils Christian et Denis rue Aristide-Briand, après avoir longtemps animé les magasins précédents. Pour ses fils, cette aide est précieuse, notamment parce que Mme Aubin connaît bien les références de certains produits dont ils n’ont jamais entendu parler. Christian affirme qu’il voit en elle « une mémoire vivante ».
Écoutons celle qui est aussi connue au Havre pour avoir longtemps été la dynamique présidente du comité des fêtes.
« Au départ, il y eut la création de l’imprimerie, 120 rue Victor-Hugo, en 1938. Puis ce fut la guerre. Ma mère, Odette, avait emporté les machines à Doudeville. Après la guerre, le matériel a été rapporté à la cité Kléber où mes parents ont été relogés. En septembre 1952, mon père Eugène Neveu et mon frère Jacques sont arrivés au 40 rue Lesueur, et on a ajouté plus tard la papeterie. Celle-ci est venue ensuite à l’encoignure des rues Raspail et Casimir-Delavigne en 1959. Et en 1988, on est revenus au 40 rue Lesueur où la papeterie et l’imprimerie ont été réunies. En 1997, on a quitté la rue Lesueur car les locaux étaient en très mauvais état, et on a rejoint la rue Aristide-Briand. »
Vendeurs dès l’âge de 14 ans
Ça a toujours été une affaire familiale ? « Oui. Dans les années cinquante, mon frère est venu à l’âge de 14 ans travailler avec mon père comme typographe. Ma sœur Myline a travaillé aussi à la papeterie dès ses 14 ans, dans les années soixante. Et moi je suis arrivée en 1955 pour travailler au magasin. »
Et la génération suivante s’est impliquée à son tour dans l’affaire familiale. « Christian est venu m’aider à l’âge de 15 ans, en 1984. La directrice de l’école m’a dit : ‘’ Vous avez un fils qui aime la vente, je pense qu’il s’en sortira bien s’il travaille avec vous ‘’. Son frère Denis nous a rejoints après avoir été neuf ans GO au Club Méditerranée. »
Un commerce qui s’adapte
Le commerce a su s’adapter en temps voulu aux nouvelles demandes de la clientèle ainsi qu’aux changements engendrés par l’informatisation et les nouvelles technologies. Aujourd’hui, Christian Aubin en parle sereinement, tout en s’étonnant du retour en grâce de produits qui semblaient voués à une disparition inéluctable. « Les consommables pour imprimantes, ça se vend bien ; ce sont des produits que l’on ne vendait pas il y a vingt ans. Grâce à notre site Internet, on arrive à vendre des produits qu’on ne proposait plus, du papier carbone par exemple. »
Les rayonnages sont bien remplis. La marchandise ne manque pas non plus au sous-sol, où l’on peut voir quelques machines à écrire. Christian Aubin parle en souriant de musée...
Un passé révolu ? Pas complètement, car la maison propose toujours des rubans pour machine à écrire électroniques ou même manuelles. « On fournit les particuliers et les associations et on livre les entreprises. On vend jusqu’à 30 000 ramettes de papier par an », conclut Christian Aubin.